ChaletFilms.com, le blog

Toutes les nouveautés de ChaletFilms.com All the news from ChaletFilms.com

25.10.08

Tokyo! " Some get strong, some get strange..." Neil Young


De la monstruosité.

Ce triptyque sur la ville dénonce son artificialité qui déforme l’homme, le rendant monstrueux. Angoisse de la foule ou de la ville désertée chez Bong Joon-ho, où le segment Shaking Tokyo imagine un possible renversement des rôles grâce aux tremblements de terre. Ceci se meut en angoisse existentielle dans le segment de Gondry, où une jeune femme tente de trouver sa place dans une société saturée où la question de l’utilité d’être se pose. Comme à son habitude, le réalisateur y répond par une pirouette absurde et fantaisiste. Le mini pamphlet de Léos Carax dénonce les préjugés de la « civilisation » face à l’homme primitif, incarné par un Dennis Lavant hautement inspiré en rebelle crasseux et chargé de violence inintelligible. L’interchangeabilité des rôles – et donc des êtres- ouvre une brèche sur la possibilité d’une compréhension mutuelle, qui culminera chez le réalisateur coréen. Finalement, la paix du monde intérieur de l’hikikomori ( personne vivant recluse chez elle) est comparable à la sérénité de ce plan dans les égouts, où l’homme sauvage dort nu entouré de fleurs. De la poésie dans la merde comme métaphore de l'art? En lutte contre le chaos extérieur, l’une se transforme, l’autre explose, le dernier se barricade. Mais quel autre choix que la solitude face au rejet ? Avec crudité (Merde), poésie (Shaking Tokyo) ou fantaisie (Interior Design), cette thématique de la ville et de son (in)humanité ne pouvait qu’engendrer cette réflexion universelle sur la peur de l’autre, d’où une esthétique de l’étrangeté. Mais le format court provoque une certaine frustration, chacun des sketches peignant l’esquisse d’un univers inachevé, d’où ce sentiment d’incomplétude. Contrairement à un Paris je t’aime, Tokyo ! n’est pas une ode à la capitale nippone, mais plutôt une réflexion sur la déshumanisation infligée par une vie citadine qui fabrique des marginaux de tous poils.

Sophie de La Serre

13.10.08

L'homme toutes options

Il est des mois où l’on nous dit que le monde va mal, parce que le prix du baril de pétrole flambe tandis que le cac 40 s’effondre. Pourtant, personne ne semble prêt à remettre en cause le système, notamment le fait que tout soit calculé par rapport au dollar. On préfère panser les plaies tant bien que mal avec un vieux pansement en espérant que personne ne verra la gangrène… Dans cette période de crise financière et d’avenir incertain, le documentaire alter mondialiste de Vincent Bruno dénonce de manière pertinente les dérives de la mondialisation avec, à titre d’exemple, la voiture, produit de consommation courante que le « Full Option » érige en allégorie de l’humanité travailleuse, devenue « toutes options ». Il démontre, de la Belgique à la Thaïlande, en passant par la Roumanie, comment les grands constructeurs automobiles se déplacent à mesure que les ouvriers d’un pays donné deviennent chers ou revendicateurs. Car ce que les actionnaires cherchent, ceux-là même qui dirigent désormais les grands patrons, ce sont des populations de travailleurs corvéables à merci, et ce dans une « free zone » défiscalisée où ils ne payeront même pas de taxe à l’exportation. Que du bénéfice en somme, tandis que les individus entrent en concurrence dans cette inéluctable « course vers le bas », sans que pour autant l’entreprise n’améliore la qualité de vie ni les droits sociaux du pays d’accueil. A l’inverse, chaque fois que l’entreprise se voit refuser un privilège, cette dernière menace de délocaliser à nouveau. Prochaine étape, le Bangladesh ?

Sophie de La Serre

Nuit Svankmajer au Salon des Arts

À l'occasion de la fête de l'animation, ne manquez pas le Nuit Svankmajer au Salon des Arts!